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Tendances météo hiver 2025-2026 : ce que prévoit Météo-France pour décembre à février

Météo-France vient de dévoiler son nouveau bulletin des tendances saisonnières pour la période de décembre 2025 à février 2026. Si cette prévision n’a pas vocation à détailler le temps jour par jour, elle permet d’identifier les grandes orientations climatiques à l’échelle de l’Europe. Résultat : un trimestre marqué par une probabilité élevée de températures plus douces que la normale, malgré des précipitations difficiles à anticiper et des incertitudes fortes liées à la circulation atmosphérique.

Un hiver 2025-2026 probablement plus chaud que la normale

Pour ce trimestre, les experts de Météo-France ne privilégient aucune configuration atmosphérique nette : le contexte global reste incertain. En revanche, la tendance dominante ressort clairement : un scénario plus chaud que les normales saisonnières.
Ce signal est cohérent avec l’évolution liée au réchauffement climatique, qui influence désormais fortement les tendances saisonnières observées en Europe.

La France et plus largement le continent européen apparaissent donc en zone de probabilité accrue pour des températures supérieures aux moyennes historiques. Toutefois, les climatologues insistent : des épisodes froids ponctuels demeurent possibles, car la tendance est une indication moyenne, non une prévision événementielle.


Tendances saisonnières : quelle utilité et comment les lire ?

Contrairement aux prévisions météo classiques, qui s’étendent sur quelques jours, les tendances climatiques à trois mois sont des prévisions probabilistes. Elles ne décrivent pas le temps qu’il fera un jour précis, mais indiquent la configuration la plus probable parmi trois scénarios :

  • plus chaud / normal / plus froid pour les températures ;
  • plus humide / normal / plus sec pour les précipitations.

Elles s’appliquent à de vastes régions, parfois de plus de 1 000 km², ce qui exclut toute interprétation locale. Elles permettent seulement de savoir si, en moyenne, le trimestre a plus de chances d’être doux, froid, humide ou sec.

Ainsi, une saison « normale » peut tout à fait alterner fortes vagues de froid et phases exceptionnellement douces, du moment que la moyenne finale se rapproche des valeurs habituelles.


Fiabilité : des performances variables selon les régions et les paramètres

Ces tendances ne sont pas également fiables partout. Les modèles saisonniers sont plus performants :

  • pour les températures que pour les précipitations ;
  • en hiver davantage qu’en été ;
  • dans la zone intertropicale, notamment autour du Pacifique, où l’influence d’El Niño et La Niña est déterminante.

Certaines zones comme l’Afrique de l’Ouest, le continent américain, l’Asie du Sud-Est, et l’Australie, bénéficient d’une qualité de prévision bien supérieure à celle de l’Europe. Pour les territoires français d’Outre-mer situés dans ces régions, ces bulletins sont particulièrement utiles.


Des tendances stratégiques pour de nombreux secteurs

À l’origine, les tendances saisonnières étaient surtout utilisées dans les pays tropicaux pour la gestion de l’eau ou l’agriculture, comme au barrage de Manantali au Sénégal, où elles guident depuis une décennie les volumes d’eau à relâcher.

En Europe, ces outils ont gagné en importance grâce au programme Copernicus, qui a permis le développement d’applications destinées à l’énergie, au tourisme hivernal, à la gestion des grands barrages, à l’agriculture ou encore à la prévention du risque d’inondation.
Dans un contexte de transition énergétique et d’adaptation au changement climatique, leur utilisation devient cruciale.


Comment Météo-France élabore ces tendances ?

Chaque mois, les climatologues analysent l’état du système climatique mondial :

  • températures de surface et de profondeur des océans tropicaux ;
  • anomalies thermiques dans les zones sensibles (Pacifique équatorial, Atlantique) ;
  • circulation atmosphérique ;
  • état des glaces de mer.

Certaines zones sont scrutées avec attention, notamment le Pacifique où l’apparition d’un épisode El Niño ou La Niña modifie le climat global.

Les experts comparent ensuite les simulations issues de 14 modèles internationaux, dont le modèle Météo-France Système 9, dérivé du modèle climatique utilisé pour les travaux du GIEC.
Système 9 repose sur une architecture couplée : Arpège-Climat pour l’atmosphère, NEMO pour les océans, Surfex pour les surfaces terrestres et SI3 pour les glaces de mer. Cette combinaison permet de produire des scénarios cohérents pour le trimestre suivant.

Après analyse, une synthèse européenne est réalisée en collaboration avec les centres étrangers, avant publication du bulletin final.


Un hiver sous surveillance

Même si les tendances pour décembre 2025, février 2026 pointent vers un hiver plus doux, elles ne doivent pas être interprétées comme une promesse de chaleur continue. Elles représentent un outil d’aide à la décision, précieux mais limité, qui accompagne les acteurs sensibles au climat dans leurs choix stratégiques.

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